5.10.1881 Fanny Mechelin–LM

Merci pour ta bonne lettre du
25 sept, et les 400 fr. Ce préambule
pour affaires terminé, je te dirais que je t’écris du ”Nettuno”
bâtissesvårtytt construite sur la grande Méditeranné.
Il est 4 ½ h. de l’après midi. Le soleil est brillant
et trop chaud. Il y a 28 degres au moins et 18 ½ dans
l’eau. Les baigneurs et baigneuses dansent des rondessvårtytt
sous nos yeux. A gauche l’ile de la Gargogne, ayant
d’un coté la Corse, de l’autre l’ile d’Elbe, le phare
de Livourne devant et droite de nous celui de la Spezzia.
Julie assise à coté de moi, écrit à son mari. Marie
joue ”le poëme d’amour de Hensell” dans la salle
dont les portes sont ouvertes. Les vagues écumantes
|2| se brisent avec fracas devant nous, les gouttes étin-
celantestillagtntstruket jaillisent parfois jusqu’à nos pieds.
Einar, une ceinture avec grelots passée autour de la
taille, joue au cheval, tandis qu’une petite fille déli-
cieuse, nommée ”Marietta” lui sert de cocher et la
bonne ”Cleopha” belle fille avec des aires du Reine
les surveille. Cette petite reine de notre vie, la répète
journellement, sans perdre de son charme, tant il
est vrai que la grandiose dans la nature et l’agilesvårtytt
dans la vie domestique, n’ennuient jamais au
moins pas nous. La santé de Julie, point essen-
tiel, varie. Le matin moins forte, elle se sent tou-
jours mieux l’après midi. Cependant en général
elle avance dans sa guérison, c. à. d. depuis notre
arrivée à Viareggio. La vie ici, le climat idéal lui
conviennent. Elle est toujours contente, gaie, a bon
appétit, dort très bien. Il est vrai que pour la faire
|3| coucher de bonne heure, Marie et mois nous nous
mettons au lit à 9 ½ h. et ne sortons jamais après le
coucher du soleil. 2 jours après notre arrivée ici
j’ai dû appeler le docteur Thompson, recommandé
à ma sœur par des habitants de Rome, parceque
Julie s’étant trouvé mal, il fallait un séancesvårtytt
immédiat et le dit médecin logeait au même
hôtel que nous. Etrangère moi-même je ne pouvais
m’adresser au docteur italien de Viareggio que
personne ne me recommandait, qui était d’ail-
leurs trop loin. Sur le desir de son mari, Julie
lui a envoyé la diagnose de Thompson, en me
priant aussi d’écrire ma lettre du 16svårtytt. C’est moi
qui ai composé le télégramme, ayant calculé
qu’il arriverait le même jour que nos lettres,
nous espérions en amoindrir l’impression
pénible. Hier nous avons fait une nouvelle
consultation en nous adressant au Sénateur
|4| professeur Fédeli, chef de la clinique de Pise
et spécialiste pour les maladies de poitrine, tandis
que Thompson est principalement chirurgien et
médecin de femmes. Le diagnose de Fedeli est consolant.
Il dit que Julie souffre principalement de l’anémie, des
nerfs et d’une bronchite, que toutes les parties des poumones,
du droit surtout, ne fonctionnent pas également les unes
trop, les autres trop peu, qu’elle peut, par la plus petite
irrégularité avoir la phtisie, mais qu’elle ne l’avait
pas encore. Il espère qu’un hiver passé au midi aven-
cera sa guérisson. Je te laisse à penser combien nous
sommes heureuses toutes, carsvårtytt nous avions la mort dans
l’âme. Quant à Julie, elle sentisvårtytt n’a pas dutout été
triste du diagnose de Thompson. Elle ne se croit pas ma-
lade dutout et ne sait pas se soigner, tandis qu’elle
soinge si bien les autres. – J’ai l’interrompue plus de
10 fois, cher Leo, ma lettre s’en ressent, mais le temps
me manquent absolument pour en écrire une
autre, je termine celle-ci en envoyant un baiser à
Alexandra et à Cely et en te priant, cher Leo, de me
garder ton amitié à laquelle je tient tant.